Interview : rencontre avec Maxime Chiron, assistant-coach du NBH

En basket, l’assistant-coach est discret mais indispensable… Fort de ce rôle primordial, Maxime Chiron a su y trouver sa place. Il est le lien sensible et passionné entre le coach et les joueurs. Nous avons souhaité aujourd’hui faire un portrait de celui qui forme le binôme du NBH avec Jean-Baptiste Lecrosnier.

NBH : Peux-tu te présenter et nous détailler ton parcours ?

Maxime : J’ai 34 ans et j’ai effectué une licence STAPS à Nantes où j’ai fait mon stage de L3 avec Jean-Baptiste (Lecrosnier) sur le Centre de Formation du club. J’ai ensuite arrêté mes études pour me consacrer à 100% sur le centre et passer mes derniers diplômes d’entraîneur jusqu’au BE1. En parallèle, j’ai été salarié du club des Sorinières et à Orvault où j’ai entraîné des jeunes en région puis des filles en NF3 et NF2. Au NBH, j’ai fait assistant U18 puis coach U15 France, U17 région, U18 France puis j’ai rejoint le groupe pro en janvier 2018.

Qu’est-ce qui t’a attiré dans le monde du basket ?

J’ai commencé le basket très tôt et c’est devenu une vraie passion. Mon père était dirigeant du club où je jouais et je passais mes mercredis et mes week-ends à la salle. À jouer, à m’entraîner et à regarder des matchs. Par la suite, c’est pendant les derniers mois de ma licence que je me suis dis que ça pouvait devenir mon métier.

Parle-nous de ton rôle d’assistant-coach au quotidien ?

J’ai plusieurs fonctions en tant qu’assistant. La plus importante est de scouter (analyser) nos adversaires : les joueurs qui composent l’effectif et les stratégies mises en place par les équipes. L’objectif étant de préparer avec JB (Lecrosnier) un plan de match pour chaque rencontre. En ce moment, j’ai beaucoup de travail vidéo à effectuer avec l’enchaînement des matchs. Sur une semaine, cela correspond à 6-8 matchs de Pro B à regarder. Au quotidien, c’est aussi l’animation des entraînements avec JB et le suivi médical des joueurs.

Quelles sont tes missions auprès de l’équipe les soirs de matchs ?

Pendant les matchs, je prends en note la rentabilité de nos différents systèmes et de nos formes de jeu. Je regarde les choix défensifs et offensifs adverses. Avant le match, je donne quelques rappels aux joueurs sur leur adversaire (main forte, moves, etc.). Après le match, dans la soirée, je visionne à nouveau la rencontre pour préparer un montage vidéo en fonction des demandes du coach.

Maxime Chiron sur le parquet de la Trocardière – © Grégory Leroy

Tu as également obtenu ton diplôme d’Assistant Vidéo en 2018

J’ai passé mon diplôme d’assistant vidéo (DAVB) en 2018. La vidéo a pris une part importante dans la préparation des matchs. Qu’elle soit axée sur nos adversaires ou sur nous-même, elle permet d’appuyer et d’orienter le travail réalisé sur le terrain. Cette formation m’a permis de gagner beaucoup de temps sur la construction de mes montages. C’est un support de plus en plus utilisé à des fins collectifs et individuels.

Comment étudie-t-on l’adversaire avant un match ?

Chaque coach a une façon personnelle d’analyser l’adversaire. Nous passons beaucoup de temps à regarder les principaux choix défensifs (pick and roll, post up, sortie d’écran). Nous adaptons nos formes de jeu dans la semaine en fonction de la défense proposée par nos adversaires. Offensivement, je récupère toutes les annonces des systèmes adverses afin de réaliser leur playbook. Je travaille avec 2 ou 3 assistants de la division pour échanger sur ce point. Les équipes utilisent au minimum une trentaine de systèmes de jeu et c’est une partie très chronophage. Ensuite, en fonction des qualités et points faibles adverses, on établit au cours de la semaine notre plan de match défensif.

Dans le basket, le recrutement se fait aussi beaucoup par vidéo. Peux-tu nous en dire un peu plus ?

Pour le recrutement, lorsque les agents nous envoient des listes de joueurs, nous utilisons la plateforme InStats, qui est un excellent outil pour analyser les joueurs et les équipes du monde entier. Chaque joueur, chaque équipe et chaque division est accessible. Nous avons accès à tous les matchs des saisons écoulées. Lorsque l’on scoute un joueur, il est possible de regarder, par exemple, uniquement ses paniers marqués et ses défenses de pick and roll sur la saison écoulée… Tout est classé et nous permet de choisir très facilement les secteurs dans lesquels nous souhaitons voir le joueur. J’utilise la même plateforme pour scouter nos adversaires lors de la saison. En plus de ce travail vidéo, on analyse de nombreux points statistiques sur les saisons passées du joueur.

Comment fonctionne un binôme coach / assistant-coach ?

C’est d’abord beaucoup d’échanges, d’avis, d’idées et de réflexions pour continuer à faire avancer l’équipe. Avec JB, nous ne sommes pas tout le temps d’accord, nous avons deux personnalités différentes et pourtant, on se complète plutôt bien. En plus des entraînements, on échange quotidiennement afin de préparer les séances et les matchs. Mon rôle est d’amener des idées, des propositions et JB prend les décisions finales. Ceci est vrai pendant la semaine mais aussi lors des matchs. Je suis force de proposition.

Maxime et Jean-Baptiste, le duo du NBH – © Grégory Leroy

Quelles sont tes passions en dehors du basket ?

Je suis bien évidemment le basket français et européen (Jeep® ÉLITE, EuroLeague) et j’essaie d’avoir de vrais moments de coupure : lecture, course à pied et je profite aussi des belles victoires du FC Nantes au Parc des Princes. 

As-tu des anecdotes à nous raconter depuis que tu es au sein du Club ?

La veille du match PSG / Nantes de cette saison, Ludovic (Negrobar) me semblait beaucoup trop confiant. On a donc mis en jeu le fait qu’il porte le maillot du FC Nantes en cas de victoire au Parc des Princes. Avec des Parisiens débordés par la vitesse d’exécution nantaise et leur force offensive en deuxième mi-temps, il a dû s’y résoudre…

ageagreementarrow_selectarrowdatelinelocalisationnationalitepictoticketpostetailletimeupload